Page d'histoire!

Plymouth Cuda 440 1970

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...naît la Cuda, l’une des variantes offertes à travers la gamme Barracuda, un modèle mythique dans l’histoire de Chrysler...

Plymouth Cuda 440 1970

 Beauté sauvage

 

À la fin des années 60 et au début des années 70, la mode dans l’industrie automobile est à l’abondance. Plus c’est gros, plus c’est puissant, plus c’est démesuré, plus c’est in. Les grosses berlines prennent du volume, les pony car aussi, et l’expression « bigger is better » résume bien l’esprit qui prévalait dans l’industrie automobile américaine du temps.

C’est dans ce contexte que naît la Cuda, l’une des variantes offertes à travers la gamme Barracuda, un modèle mythique dans l’histoire de Chrysler.

Ce n’était peut-être pas la plus recherchée sur le marché ou celle qui faisait le plus parler d’elle, mais c’était sans doute l’une des plus jolies et lorsqu’elle était équipée du bon moteur, elle savait se faire remarquer sur la piste d’accélération.

Aujourd’hui, c’est une des plus recherchées et toujours une des plus jolies. Elle sait encore faire parler d’elle dans les rassemblements automobiles, surtout équipée du bon moteur.

Est-ce qu’on s’entend pour appeler ça un classique ?

Pour ce qui est du bon moteur, il y en a plusieurs. Mécaniquement, c’était le nirvana à l’époque.

Un objectif : la performance

Si l’expression « bigger is better » résumait bien l’esprit du temps, ironiquement, il aurait fallu la rebaptiser « shorter and larger is better » pour caractériser la nouvelle Cuda offerte au public en 1970.

En effet, dès 1967, alors que débutaient les travaux pour le renouvellement du modèle en vue du passage à la nouvelle décennie, l’ordre venant d’en haut voulait qu’on donne à la silhouette de la Barracuda plus de dégagement sous sa robe pour permettre l’accueil du plus grand nombre de moteurs possibles.

Ainsi, la nouvelle bête se voulait plus large d’environ 13 centimètres, tout ce dont les ingénieurs avaient besoin pour le placement de leurs créations sous le capot. Aussi, le style changeait drastiquement. On disait adieu à la forme Fastback, caractéristique du modèle depuis 1964, à la faveur d’un coupé. La voiture était aussi un peu plus courte, la démarquant immédiatement de sa sœur avec qui elle partageait sa plateforme, la Challenger.

La décapotable était toujours au menu, heureusement. Le peu d’exemplaires produits fait aujourd’hui la joie des collectionneurs qui ont la chance d’en posséder une.

Trois variantes

On retrouvait trois moutures en 1970. Il y avait la Barracuda (coupée et décapotable), puis la plus luxueuse Gran Coupe. Celle-ci profitait de sièges baquets en cuir et d’une petite console informative au plafonnier, entre autres. Ces modèles étaient servis avec un moteur 6-cylindres de 225 pouces cubes et pouvaient recevoir trois moteurs V8, l’un de 318 pouces cubes et deux de 383 pouces cubes (deux et quatre barils). En tout, 10 moteurs différents pouvaient servir la gamme entière (un autre moteur 6-cylindres de 198 pouces cubes a été offert en petite quantité sur les modèles Barracuda).

Pour profiter d’un des V8 de plus de 400 pouces cubes, il fallait opter pour la variante Cuda, celle qui en faisait fantasmer plus d’un et qui offrait à peu près tout ce que l’amateur de performance brute pouvait rechercher.

Orgie de puissance

Pour ce dernier, c’était le seul choix viable, surtout que plusieurs mécaniques étaient au menu. À la sortie de l’usine, c’était un moteur de 383 pouces cubes et 335 chevaux qui reposait à l’avant. L’acheteur pouvait ensuite laisser aller son imagination, à condition de disposer du budget pour le faire. À l’index, il retrouvait  un moteur V8 de 340 pouces cube, deux V8 de 383 pouces cubes et deux mécaniques V8 de 440 pouces cubes. L’une d’entre elles était équipée du fameux « Six Pack » pour une puissance totale de 390 chevaux.

Il n’y avait que le moteur Hemi de 426 pouces cubes et ses 425 chevaux qui était plus puissant. Cette option coûtait 871 $ comparativement à 250 $ pour celle du 440 « Six Pack ».

On le devine, les clients étaient plus nombreux du côté de cette dernière option. C’est normal, en raison du prix, mais aussi parce que les compagnies d’assurance attendaient les autres dans le détour avec leur version Hemi.

On comprend à peine pourquoi…

Une bombe à retardement

J’ai eu l’occasion de prendre le volant de deux Cuda au cours des dernières années. Un équipé d’un moteur de 340 pouces cubes, l’autre d’un 440, comme on dit. Avec le premier, on peut dire que l’expérience est plus civilisée et que le danger nous guette moins, mais c’est à condition de bien gérer ce qui se passe entre nos deux oreilles. Avec le deuxième, il faut se conditionner avant le départ, car la tentation de faire rugir la mécanique et de faire danser l’arrière est plus forte.

À l’intérieur, avec nos yeux de contemporains, on a l’impression de profiter d’une voiture plus luxueuse en raison de la présence de sièges baquets alors que la banquette était dominante à l’époque. Notez qu’on imagine mal un Cuda avec banquette.

Pour ce qui est de la position de conduite, on se sent un peu enfoncé dans un siège de course et la visibilité n’est pas aussi extraordinaire que celle que l’on retrouvait à ce moment de l’histoire avec la grande majorité des modèles. La planche de bord était à la mode à l’époque et aujourd’hui, c’est une question de goût. C’est sombre alors que le noir est omniprésent. Une question de goût, une fois de plus.

Pour ce qui est de l’ergonomie, c’est typique du temps alors qu’il faut s’étendre les bras et s’avancer physiquement pour rejoindre certaines commandes. Ça fait partie du charme de la voiture. À ne pas essayer en pleine accélération ; vous allez avoir l’air fou !

Blague à part, on se plaît au volant d’une Plymouth Cuda. En passant quelque temps au volant, il est facile de comprendre l’attrait pour le modèle aujourd’hui. Il faut seulement être prêts à composer avec le fait que plusieurs versions sont toujours sur les routes. Il faut oublier l’exclusivité.

Un prix décent à payer pour rouler avec ce modèle.

Conclusion

En 1970, les muscle car se comptaient à la tonne dans l’industrie automobile. Il y en avait vraiment pour tous les goûts et pour tous les budgets. L’amateur de produit Mopar profitait d’une sélection assez incroyable et le modèle Cuda figurait très haut sur sa liste.

Encore aujourd’hui, il occupe une place de choix.

Un classique, ça ne meurt jamais.


Fiche technique

Marque : Plymouth

Modèle : Cuda

Version : 440

Année 1970

Production : 18 880 coupés, dont seulement 902 équipées du 440 Six Pack à boîte de vitesse manuelle. (Certaines sources parlent de 17 242 modèles plutôt que 18 880)

Prix de base : 3164 $ US

Moteur : V8 de 440 pouces cubes

Puissance : 390 chevaux @ 4700 tr/min

Couple : 490 livres-pieds @ 3200 tr/min

Transmission : manuelle à quatre rapports

Poids : 3395 livres

Modèles similaires en 1970 : AMC Javelin SST, Chevrolet Camaro SS, Dodge Challenger R/T, Ford Mustang Shelby GT 350, Pontiac Firebird






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